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« Pour les autres membres de l’OTAN, ne plus savoir sur quel pied danser avec la France est un problème »

Mardi 9 juillet, si tout va bien, au surlendemain du second tour d’une élection qui aura ébranlé la France et son système politique, le président de la République, Emmanuel Macron, s’envolera pour Washington, où il doit participer, avec trente et un autres chefs d’Etat et de gouvernement, au sommet de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), les 10 et 11 juillet.
Si tout va bien… Sauf que, à une semaine de l’échéance, rien ne va bien. Dans la foulée du G7 en Italie et du récent sommet européen en juin, ce 75e anniversaire de l’Alliance atlantique, préparé de longue date pour célébrer la remarquable résilience de la plus puissante alliance militaire du globe, se tient dans un climat politique particulièrement houleux pour les grandes démocraties qui la composent.
L’incertitude qui entourera encore l’organisation du pouvoir à Paris affaiblira, inévitablement, le rôle que peut jouer la France au sommet. Depuis sept ans, ses partenaires internationaux se sont habitués à cette voix française portée par un président volontiers disrupteur mais ambitieux, engagé, force de proposition appuyée sur un gouvernement à sa main et sur un appareil diplomatico-militaire compétent et loyal. Quelle que soit l’issue du second tour, le chef de l’Etat français qu’ils retrouveront la semaine prochaine sera dans une situation nettement moins confortable.
Pour les acteurs majeurs de l’OTAN, inquiets de la montée d’une extrême droite nationaliste aux appétences étrangères à rebours des positions actuelles de Paris, ne plus savoir sur quel pied danser avec la France sera un problème. Une France qui faseye serait un problème en temps de paix, elle le sera d’autant plus face à un pouvoir russe en guerre qui redouble d’agressivité et se félicite ostensiblement des remous dans les démocraties occidentales.
Plus grave, le pays le plus important de l’OTAN, les Etats-Unis, première puissance militaire mondiale, est englué dans un duel électoral délétère entre deux hommes qui ont dépassé depuis longtemps l’âge de la retraite, l’un habitué des tribunaux, « à la moralité d’un chat de gouttière », pour reprendre l’expression de l’autre, dont la moralité est certes moins douteuse mais la forme physique cruellement chancelante. Le débat télévisé qui a opposé Donald Trump et Joe Biden, le 27 juin, et la fragilité du président de 81 ans qu’il a révélée ont semé la panique dans le camp démocrate. Ils ont aussi notablement élevé le niveau de stress des responsables de l’OTAN.
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